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mardi 18 octobre 2011

"Vivre vite, mourir jeune" dixit Lily p.283

Bande-annonce du film Twelve                            BURGESS Melvin, Junk.
Je viens tout juste de finir ce livre, et je le dis dors-et-déjà, j'ai adoré!

Ce livre à maintes reprises me fait penser au film requiem for a dream, lorsque Lily puis Gemma et Sally sont obligées de se prostituer pour s'approvisionner en Héroïne. On ressent une profonde détresse de la part de ces filles qui perdent tout (santé, dignité,...) sans même s'en rendre compte. Chance pour Gemma qui arrive à s'en sortir (grâce à Oona), contrairement à son "double" dans le film, Marianne, jouée magnifiquement par l'actrice Jennifer Connelly, qui perd toutes valeurs humaines, toute sa dignité et ne trouve aucune issue à ce cercle vicieux. (Faut-il pour autant attendre d'être enceinte pour trouver la force de décrocher à une addiction? Non, évidemment! Mais, je pense que dans ce livre, cela peut être mal interprété par des jeunes ados qui penserait que la solution à leur problème est d'enfanter! Petit reproche sur ce point mais, il n'y en aura pas d'autre.)


Ce livre m'a également fait pensé au film Twelve, je l'ai vu très récemment au cinéma, et là encore ce qui me marque, ce sont cette dépendance et cette perte de valeurs. Le toxicomane n'en a jamais assez, il commence par le hasch, continue avec la cocaïne, puis passe à l'héroïne et ainsi de suite². Le junk est en rupture avec la société, il dérange, on le craint, il fait peur.

Mon avis sur les personnages est, quant à lui, mitigé. Le début du roman nous montre une Gemma détestable, je ne pèse pas mes mots, mais il s'agit de mon vrai ressentis. Je l'ai "maudite", si on peut dire, car elle avait la chance d'avoir des parents soucieux d'elle, elle n'avait rien à envier à ce pauvre Nico, qui lui, avait de bonnes raisons de se sentir désarçonné par sa vie en famille. Bref, je l'ai détesté une bonne partie du roman, fort imbu de sa personne, elle s'est crue le centre du monde et restait avec ce pauvre garçon, pour qui elle n'avait aucun sentiment, sans oublier, bien sûr, que sans elle Nico n'aurait jamais rencontré Lily et Rob et, donc aurait peut-être pu éviter la toxicomanie. J'ai enfin pu dépasser ce stade de rancoeur envers le personnage une fois qu'elle s'est sentie "trahie" par Nico qui ne cessait de lui mentir. Mais comme ce dernier le dit si bien: "L'héroïne vous emmène loin des réalités" p.137 du roman, ainsi, je ne pense pas qu'il faille juger l'un ou l'autre fait ou comportement sévèrement, car tous les personnages sont influencés par leur addiction à l'héro.

²: Le saviez vous? J'ai vu au journal de 20h qu'il existait une nouvelle drogue qui fait, apparemment, fureur en Russie et qui semble être aux portes de la Belgique, La krokodil. De ce qu'on en dit, c'est une drogue aux effets nettement supérieurs à ceux de l'héroïne et au coup trois fois moindre. En revanche, ses effets sont ravageurs, à en juger par la dureté des images. Elle brûle l'épiderme et parfois même les os.
Etonnant? je ne trouve pas, les composants sont dignes de ceux d'un cocktail molotov: iode, héroïne, essence, dissolvant à peinture, phosphore rouge (partie rouge des allumettes) et codéine (contenu dans le somnifère).
>>> N'arrêterons-nous jamais cette innovation régressive?!

vendredi 7 octobre 2011

"Qu'est-ce que tu veux faire plus tard? Heureux, être heureux..."dixit Thomas

Guus Kuijer, Le livre qui dit tout.

Thomas est un drôle de garçon, à 9ans seulement son seul souhait pour l'avenir est celui d'être heureux. Dans cette ambiance très conformiste des années cinquante, avec un père prisonnier de la tradition et de sa Bible, le jeune garçon cherche à survivre (en se réfugiant dans les livres), à échapper à ce père sans imagination et brutal avec sa femme. La liberté de penser de sa voisine – traitée de sorcière –, l’amitié d’Eliza, avec sa jambe de cuir, aideront Thomas à sortir de sa timidité, à briser le carcan construit par son père et à penser par lui-même.

Je n'ai pas accroché à cette lecture, la lecture des plaies d'Egypte par le père et les multiples dialogues entre Thomas et Jésus m'ont fait décrocher à de maintes reprises. Bien que je ne sois pas réticente aux romans de types initiatiques, je ne garderai pas le livre qui dit tout en mémoire.

Hannah 2.

Jean-Claude Mourlevat, La rivière à l'envers, Hannah 2.

Hannah 2. raconte le périple parcouru pour atteindre le sommet de la montagne où s'écoule la rivière à l'envers mais du point de vue d'Hannah. En ayant lu La rivière à l'envers, Tomek 1., j'ai eu peur que l'histoire se répète, et qu'elle me lasse. Heureusement pour nous, lecteurs, Jean-Claude Mourlevat a plus d'un tour dans son sac. Il nous démontre une fois de plus son imagination débordante et son esprit "abracadabrantesque".
Il me semble inévitable, pour ce roman, de relever l'espace-temps surprenant, lorsqu' Hannah rencontre les gens du désert. Le temps réel du roman est alors suspendu et un autre temps naît autour de cette troupe de nomades.


jeudi 6 octobre 2011

Tomek.1



Jean-Claude Mourlevat, La rivière à l'envers, Tomek 1.
La rivière à l'envers est le livre de Mourlevat que j'ai préféré, l'auteur nous plonge dans un univers merveilleux où rien n'est impossible: la forêt de l'oubli, le champ de fleur aux vertus, pour le moins, étranges, le pays des petits parfumeurs, l'île inexistante, la rivière à l'envers et j'en passe, tout y est rassemblé pour une lecture prenante et distrayante.
Outre le merveilleux du récit, une formidable histoire d'amitié ou pour ceux qui y verraient une autre interprétation, celle d'un amour naissant entre Hannah et Tomek. Les deux personnages ne se retrouvent qu'à la fin du livre, arrivés au but ultime, celui d'atteindre la montagne où s'écoule à l'envers une eau qui aurait la possibilité de donner la vie éternelle.
Ce qui m'a également beaucoup plu, c'est cette "parodie" finement menée
de deux mythes que j'ai eu la chance d'étudier et qui sont:
-La fontaine de jouvence à laquelle on accorderait la vertu de rentre immortel quiconque boit son eau. (mythe biblique)
-Le mythe d'Oedipe. Lorsqu'il rentre à Thèbes, ce dernier est confronté à un sphinx qui assiège la ville. Oedipe doit répondre à cette énigme pour rentrer dans la ville et la débarrasser du sphinx. (Tomek doit lui aussi répondre à une énigme posée par la sorcière afin de pouvoir quitter l'île inexistante.)
N.B.: Certains philosophes considèrent cette énigme comme un rite de passage à l'âge adulte; réussir par sa seule intelligence.
Si j'ai la chance d'enseigner un jour, je donnerai sans aucun doute cette lecture à mes élèves, c'est une bonne entrée en matière pour le conte merveilleux ou même pour montrer que les représentations mythologiques, qu'elles soient bibliques, grecques,etc sont encore bien présentes dans notre littérature contemporaine. Je pourrais également prendre ce livre comme exemple d'adaptations des mythes.
Ce qui, je pense, pourrait également être intéressant à faire avec des élèves, ce serait de leur faire lire le roman jusqu'au moment de la rendre entre Hannah et Tomek, et ensuite de demander aux élèves d'écrire la suite du récit en respectant les critères narratif du conte merveilleux. Que d'idées que j'espère bien vite pouvoir mettre en pratique!

E. DELRUELLE, Métamorphose du sujet, éd. de boeck université, 2006. 

mardi 4 octobre 2011

Moment détente...

Jean-Claude Mourlevat, La ballade de Cornebique.
On continue avec Jean-Claude Mourlevat, mais cette fois avec La ballade de Cornebique, vrai petit moment de détente que de lire ce livre. Mourlevat en mêlant à la fois, le merveilleux (bouc et autres animaux qui parlent et se conduisent comme de vrais adultes), l'humour (mésaventures en tous genres), et le sentimental (Cornebique, le héro du roman se lie d'une profonde amitié pour Pié), nous offre un cocktail détonnant.
Je me suis très volontiers laissée prendre au jeu, et je suis, en l'espace d'un instant, retombée en enfance grâce au héro, investigateur de toute cette histoire, sans oublier le docteur Lem qui perd la mémoire, et le petit Pié pour qui on espère une fin heureuse.

Ici, nous ne sommes plus du tout dans la parodie mais plutôt dans le merveilleux et même le comique.
Seul petit reproche peut-être, même si ce n'en est pas vraiment un, le manque d'inférence, et le peu de recherche de vocabulaire. Un peu normal, ce sera un roman qui cible davantage les élèves du primaire (dès 9ans), que les élèves du secondaire inférieur.

Néanmoins, à tous ceux qui veulent un petit moment de détente... La ballade de Cornebique est fait pour vous!

This land is your land - Woody Guthrie: Chanson qui parcoure tout le récit

"Le plus jeune était fort délicat et ne disait mot." ( Charles PERRAULT,Le Petit Poucet.)

Jean-Claude Mourlevat, L'enfant Océan.
Résumé: Yann est le cadet d'une fratrie de 7garçons, une nuit alors que tous ses frères sont profondément endormi, il surprend une dispute entre ses parents pendant laquelle le père lâche: "Je les tuerai tous les sept". La menace est lancée, les sept quittent alors la maison familiale afin de fuir le danger et atteindre l'Océan Atlantique. Hélas, le danger est partout et la fratrie tombe sur un homme mal intentionné, au bout de 5jours ils se sortent néanmoins de cette mésaventure mais Yann disparaît aux yeux de sa famille pour continuer à découvrir l'Océan Atlantique.
                                               
A la suite de cette lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec le conte de Perrault. L'enfant Océan serait donc en quelques sorte notre Petit Poucet contemporain. 
Toutefois, si j'avais un reproche à faire à L'enfant Océan, j'ai trouvé que la polyphonie du récit n'était pas une mauvaise idée dans le fond, mais le changement trop rapide de narrateur m'embrouillait dans ma lecture, m'obligeant ainsi à faire des allés et retours dans le livre pour classer les évènements dans un bon ordre chronologique.