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mercredi 28 décembre 2011

"Tu es ce que tu fais."

CORMIER Robert, A la brocante du coeur.
"Tu es ce que tu fais", c'est sans aucun doute une des nombreuses phrases que l'on m'a dit et répété lorsque j'étais enfant et voici que je la retrouve ici dans ce livre de Robert Cormier. Elle est aussi la phrase la plus vraie du livre, sans critique aucune pour l'oeuvre de l'auteur qui met à jour les failles du système de façon très ludique. 

Ce livre me pousse vraiment au questionnement (naïf peut-être, mais ça vaut ce que ça vaut)...
Est-ce vraiment comme ça que ça se passe? 
Peut-on ainsi profiter de la naïveté d'un être humain qu'il soit un enfant ou un adulte? 
Quel genre d'homme doit-on être pour vouloir à tel point gravir les échelons de la société au prix de la vie d'autrui, et dans le cas présent, de celle d'un enfant? 
Comment poursuivre sa vie dignement après avoir encaissé de telles accusations? 

Tant de questions auxquelles j'ai, malheureusement, bien du mal à trouver des réponses satisfaisantes. Néanmoins, je pense que devant un récit de ce type, si les lecteurs restent dubitatifs à la suite de leur lecture ou mieux encore....révoltés, le travail de l'auteur est réussi et brillamment. 

Sans vouloir donner un aspect réducteur à l'utilité de ce livre, j'ai bien du mal à passer outre cette réaction de révolte qu'a produit chez moi sa lecture bien que je dois reconnaître à l'auteur un réel travail de recherche dans son écriture. Je peux dire que j'ai pris un réel plaisir malgré tout à lire l'ouvrage de Monsieur Cormier.
C'est d'ailleurs un livre que je ferai lire volontiers à mes futurs élèves, je l'envisagerais en deuxième voire en troisième année pour une leçon de morale. Non pour critiquer le système juridique, mais plutôt pour montrer la confiance que nous donnons parfois à des personnes "bien placées" (que nous pensons mieux savoir que nous) et toute la manipulation qui découle de ce rapport que nous pensons établi sur des bases de confiance.

Le portrait d'une meurtrière:

Anne Cassidy, L'affaire Jennifer Jones.
J'ai trouvé remarquable le jeu de l'auteur à nous faire deviner, à nous lecteurs, l'identité de la meurtrière. Le décor est bien encré les scénarios bien ficelés et les paris peuvent commencer... 
Oui! Que celui qui n'a pas essayé d'émettre son hypothèse sur l'identité de la meurtrière dès les premières pages me lance la première pierre! 
Soit dit en passant je trouve d'ailleurs qu'il serait intéressant de faire lire ce livre à des élèves qui auraient à travailler les hypothèses de sens etc. J'envisagerai alors la lecture de la première partie du livre: Alice Tully, puis demanderai aux élèves leurs avis et leurs hypothèses que j'espère nuancés. Mais laissons de côté les usages pédagogiques de ce livre et revenons-en au texte pour ainsi dire. 
L'intrigue policière de ce roman tourne autour d'un meurtre commis par une enfant: Jennifer Jones. 
Ce que je retiendrai de ce livre avant tout, c'est cette description non seulement de la meurtrière et de son état psychologique mais également et surtout de tout les élèments extérieurs et dont dépend cet état psychologique instable. Ce roman est en quelque sorte le mode d'emploi à suivre pour en venir à ce triste résultat. 
Outre ce point plus que positif, j'ai cependant une grosse déception pour la fin du récit qui m'a gâché, hélas, le plaisir que j'ai pu avoir pendant la lecture du roman. 
Je n'aurai qu'une seule chose à dire? 
Jennifer, Alice, ou peu m'importe, POURQUOI ne pas avoir répondu à Frankie???! 
Bref, ce roman m'aura laissé sur ma faim....